Il n’y a rien de plus désagréable que de marcher dans une pièce et de découvrir des créatures douteuses qui grouillent un peu partout dans notre lieu de vie. Ces créatures sont diversifiées et prennent un malin plaisir à s’inviter dans les maisons. Parmi ces hôtes non désirés, figure le poisson d’argent. Cet article vous permettra de savoir ce qui se cache sous ce nom aussi mystérieux qu’intrigant !
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De quoi parle-t-on quand on évoque le poisson d’argent ?
Le poisson d’argent suscite des interrogations, une présentation générale s’impose alors. Le poisson d’argent est le nom vernaculaire du lepisma saccharina (Linnæus, 1758), qui n’est autre qu’un insecte sans ailes appartenant à la famille des Lepismatidae dont la longueur varie de 10 à 15 mm. Autrement appelé lépisme, il est reconnaissable par ses yeux pourvus de facettes, surmontés de deux antennes plutôt longues, par la forme aplatie de son corps, ainsi que par ses écailles qui lui confèrent une allure métallique, voire même argentée. D’ailleurs, cette dernière caractéristique, combinée à son incroyable capacité à se mouvoir avec une aisance comparable à celle des poissons dans leur milieu naturel, est à l’origine de son appellation de poisson d’argent.
La population des poissons d’argent grandit à une vitesse lente, et elle reste relativement stable malgré l’absence de prédateur. Leur durée de vie est estimée à environ trois ans. Les œufs sont reconnaissables à leur couleur laiteuse et difficilement apercevable à l’œil nu du fait de leur longueur infinitésimale (environ 8 mm).
Quel est leur mode de vie ?
Les poissons d’argent proviennent des zones tropicales, et se sont ensuite accommodés aux zones tempérées. En pleine nature, ils vivent d’une manière générale sous les feuilles mortes. En France, et d’ailleurs en Europe en général, ils sont les plus remarquables dans les lieux humides, avec des taux d’humidité variant de 75 à 85 %. Comme ils évitent au maximum les sources lumineuses, leur activité est principalement nocturne. Ainsi, il est plus probable de les voir se manifester durant la nuit.
Ils sont présents naturellement en extérieur. Toutefois, pour des raisons ou d’autres, ils peuvent atteindre les maisons ; notamment à l’occasion des déménagements, et ce, par le biais des cartons ou encore des meubles. Ayant une préférence toute marquée pour les endroits chauds (températures aux alentours de 25 °C), humides, et poussiéreux, ils se nichent avec délectation dans les interstices étroits, les fissures ou encore sous les meubles, et sans surprise, ils élisent souvent domicile dans les pièces d’eau, les cuisines, les sous-sols, les salles de bains, les garages ou encore les caves.
De quoi se nourrit-il ?
La nutrition du poisson d’argent est variée : des détritus aux moisissures, des dépouilles des acariens aux poils d’origine animale et aux cheveux, en passant par les miettes d’aliments (surtout ceux qui sont sucrés et qui contiennent de l’amidon), sans oublier la poussière, en bref tout ce qui est à sa portée. Il a tout de même une préférence toute particulière pour la cellulose, d’où le fait qu’ils apprécient grandement le papier.
Il faut préciser que les poissons d’argent peuvent se passer de nourriture durant de longues périodes c’est-à-dire de plusieurs mois, ce qui signifie qu’ils n’auraient aucune difficulté à résister à la pénurie de nourriture provoquée par des habitations d’une propreté immaculée. Cela soulève un point primordial : la présence des poissons d’argent dans une habitation n’est donc en aucun cas un signe de manque de propreté.
Présente-t-il des dangers ?
Il n’y a pas de danger notoire quant au poisson d’argent. En effet, contrairement à certains insectes susceptibles de piquer ou de mordre, pouvant être allergènes ou encore être vecteurs de maladie, le poisson d’argent ne fait rien de tel. Si sa présence n’est pas particulièrement nocive pour l’homme, elle n’en est pas moins déplaisante. Avoir une maison infestée d’insectes n’est jamais agréable. Dangereux ou non, les poissons d’argent restent tout de même des envahisseurs indésirables.
Néanmoins, puisque le poisson d’argent est avide de cellulose, il peut causer des dommages considérables aux différents ouvrages, livres et paperasse en tout genre. D’où leur présence n’est vraiment pas souhaitée dans les maisons, les services d’archives et les bibliothèques.
Quelles solutions permettent de les éradiquer ?
Deux angles peuvent être considérés : un aspect offensif et un aspect préventif.
En ce qui concerne l’aspect offensif, il est inimaginable de songer à se débarrasser des poissons d’argent sans les avoir repérés au préalable. Du fait de leur caractère lucifuge et de leur taille relativement minime, il n’est pas aisé de les détecter. Toutefois, quelques indices disséminés peuvent mettre la puce à l’oreille. Il est possible de remarquer des petites taches noires qui sont représentatives de leurs déjections, des exuvies issues de leur période de mue, des petits trous ou encore des taches jaunâtres retrouvées sur les vêtements, les cartons ou les livres. Autant de signes susceptibles d’alerter sur leur présence.
Une fois qu’ils sont repérés, les procédés d’éradication peuvent commencer. Pour ce faire, il est tout à fait possible d’avoir recours à des produits naturels qui sont aussi efficient que des insecticides. Le mélange de bicarbonate de soude et de sucre dans des proportions identiques est très efficace pour les chasser. En effet, les poissons d’argent ne résistent pas au sucre et dévoreront goulûment ce mélange disposé en petit tas sur les lieux où ils ont été repérés, et quand ils l’auront ingurgité, ils mourront. La vaporisation de vinaigre blanc dans les endroits où les poissons d’argent passent les fera fuir. Un autre produit naturel qui fonctionnera à merveille est la terre de diatomée (mélange de micro-algues marines et de roche broyée) ; disposée sur les endroits où passent les poissons d’argent, cette terre entraînera leur mort par déshydratation.
Et si les poissons d’argent sont particulièrement récalcitrants et persistent malgré l’utilisation des insecticides naturels cités précédemment, il est toujours possible de se procurer de l’acide borique à disséminer le long des interstices et des fissures. Toutefois, la prudence est de rigueur au vu de la nocivité de cette substance. En outre, la fabrication de pièges peut également s’avérer utile, par exemple l’utilisation de journal humide pour les attirer, et une fois qu’ils sont pris au piège, il faut brûler le journal.
Quant à l’aspect préventif, il existe des gestes simples du quotidien et des astuces qui permettront d’éviter une infestation de poissons d’argent. D’abord, il est essentiel que les espaces humides soient nettoyés de manière régulière, que les pièces d’eau soient bien ventilées, et que la condensation d’humidité soit évitée. Dans cette optique, une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) pourrait être une alliée de taille. En effet, il s’agit d’un équipement permettant de renouveler l’air du logement, et qui évacue l’air vicié des pièces d’eau et fait pénétrer de l’air frais venant de l’extérieur, permettant entre autres de protéger la maison de l’humidité. Ensuite, il est nécessaire de passer l’aspirateur de manière régulière pour se débarrasser aussi bien de la poussière que des miettes, et permettra également d’éliminer d’éventuels œufs. De plus, il faut veiller à une propreté exemplaire du mobilier et des environs des appareils électroménagers. Enfin, en cas de fuites d’eau, il serait judicieux d’être prompt à les réparer.